InQlusion proposait pour son public arabophone, qu’ils.elles soient demandeur.euse.s d’asile, réfugié.e.s reconnu.e.s ou enfant d’immigré.e.s, un atelier autour de la lutte contre les discriminations en Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie).
L’origine des publics en question correspond à ce qu’on appelle parfois en Français le “Maghreb”. (Nous n’utilisons pas ce terme délibérément parce qu’il s’agit d’une “synecdoque particularisante”, issue du langage colonial, c’est-à-dire la déformation du terme arabe “Maghrib” (littéralement “Occident”) désignant le Maroc, et son utilisation pour définir toute la région d’Afrique du Nord).
Le réalisateur belgo-marocain Jaouad Ghalib animait pour InQlusion deux ateliers sur comment le cinéma peut faire bouger les lignes politiques et lutter contre les LGBT-phobies. L’auteur de “Au temps où les Arabes dansaient”, témoignait, entre autre, de son expérience et proposait aux participant.e.s de présenter et questionner leur vision de l’Art, des frontières, des différents moyens que l’on peut utiliser pour influencer les esprits et diminuer l’hostilité à l’égard des minorités.
A l’issue de ces ateliers, certain.e.s des participant.e.s, volontaires, ont pu être filmé.e.s pour le prochain long métrage du réalisateur et un groupe de parole s’est constitué autour du même thème, qui devrait organiser ses prochaines réunions en 2020.
Les publics LGBTQI+ originaires d’Afrique du Nord, particulièrement marocains, sont un véritable pilier de l’Histoire bruxelloise, non seulement, parce que la Belgique, et surtout sa capitale, regroupe la plus grande diaspora marocaine du monde, en proportion, mais aussi parce que depuis plusieurs décennies, les ressortissant.e.s marocain.e.s, algérien.ne.s et tunisien.ne.s LGBTQI+, trois territoires condamnant les “pratiques homosexuelles”par de lourdes peines de prison (vestiges des lois coloniales françaises), trouvent refuge en Belgique et influencent son quotidien.
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